mercredi 6 juin 2007

Lettre ouverte à Mr A. Benseddik


Cher Monsieur

Je m'appelle Hicham ouazzani et je suis journaliste
indépendant. Je vous félicite tout d'abord pour votre
excelente idée. Je voudrai toutefois, quoique n'étant
pas historien, vous demander de vous interesser à ce
point de l'histoire contemporaine: l'association
entre la commémoration de la fondation de Fes et les
dix années du régne de sa majesté est une brillante
idée de communicant.

C'est une manière trés fine, comme l'aurait sans aucun
doute dit Borgés, de commémorer l'alliance entre les
mérinides et les idrissides qui a fondé le Maroc
comtemporain. C'est une manière encore plus
intelligente comme on pourrait le dire à l'X ou a
Qarawiyine de rappeler cet épisode tragique de
l'histoire de Fes évoqué par Jacques Berques dans
l'une de ses nombreuses notes sous le nom de “Mehnat
Guessous”…

je lis sur la page dédiée à cette idée que vous avez
entamé le travail de rassemblement des suggestions et
des contributions. Je m'en voudrais de ne pas en faire
moi aussi, d'autant plus que cette lettre est en
réalité une offre de services venant d'un journaliste
marocain qui s'interesse énormément à la communication
institutionnelle. ('The' Top Ten Reasons why I support
MORROCCO)

D'abord pour dire que l'on pourrait profiter de cet
évenement pour lancer un grand chantier de réécriture
de l'histoire du Maroc. Ces dix derniéres années de
nombreux historiens marocains ont travaillé sur
l'histoire des Barghouata, une principauté marocaine à
la fois antérieure et postérieure aux idrissides.
Cette principauté a été tout bonnement eradiquée par
les muwahhiddine. On pourrait donc aussi bien faire de
l'ére Mohammed VI celle de la redécouverte d'un pan
entier de l'histoire marocaine et profiter de la
commémoration de la fondation de la ville de Fes pour
cela. Les barghoutas c'est un peu l'Atlantide de
l'histoire du Maroc. Et les civilisations perdues ou
redécouvertes passionnent toujours les publics de tous
âges.

D'un point de vue strictement théorique il serait trés
interessant de rééecrire l'histoire du Maroc. Toute
histoire est en effet un travail de finalisation de
faits et de date. L'histoire du Maroc telle que nous
la connaissons est le fruit du travail des historiens
archéologues et ethnologues français oeuvrant dans le
cadre et au bénéfice de l'empire du même nom. A l'ére
de la colonisation de l'unification de la
centralisation par la résidence générale le mythe d'un
Royaume idrisside marocain unifié idrisside était
utile. Ne searait-ce que parce que la colonisation
devenait la clé de voute d'un sens historique.

La réalité historique dont la communication du royaume
a besoin fait au contraire beaucoup plus de place aux
idées de diversité et de pluralité. Cette pluralité
marocaine est al hamdulillah un fait historique de
par la cohabitation des principautés Idrissides et
barghouati. Il pourrait être dorénavant interessant de
mettre l'accent sur cet aspect là de l'histoire quitte
à la réécrire, et parce qu'il faut la réécrire dans ce
sens si l'on veut enraciner l'idée de pluralité et de
diversité dans l'histoire du Maroc d'une manière qui
ne soit pas superficielle.

Second point: je vous propose d'organiser à cette
occasion un concours de slogans pouvant servir à la
communication institutionnelle du Royaume. Un tel
concours impliquerait les jeunes marocains à travers
le monde dans l'action de promotion du Maroc et les
motiverait. Il pourrait en résulter des affiches ou
des publicités. Des jeunes marocains du Canada (juifs
et musulmans) ont par exemple récemment créé celui ci:
“I didn't ask to be Moroccan…i just got lucky!” qui
me parait bien plus riche qu'un “mat qish bladi”
lequel n'est qu'un infâme plagiat de “touche pas à mon
pote”.

Dernier point: j'ai une petite idée dont j'aimerai
discuter avec vous. Je voudrai faire de Facebook.com
le réseau des marocains et que cela soit le symbole de
l'intégration du Maroc de Sa Majesté dans l'ère
internet. Par ére internet je veux parler de la
nouvelle ère civilisationnelle dans laquelle le monde
est entré. Celle du simulacre et de la simulation.

Hicham Ettayebi “Ouazzani”

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